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« Nous produisons des fourrages pour les « Nous produisons des fourrages pour les éleveurs »

Jacques et Valentin Ruis cultivent de la luzerne en bio, en assolement avec des céréales et des protéagineux.

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Il y a dix ans, lorsque Jacques Ruis a arraché ses vignes et développé les grandes cultures, il a d’abord implanté de la luzerne avec l’objectif de la vendre en direct à des éleveurs. « Il y a de la demande pour des fourrages de qualité. Et sur le plan agronomique, la luzerne améliore la fertilité du sol et constitue un bon précédent dans la rotation », souligne l’agriculteur, installé à Carcassonne, dans l’Aude.

Aujourd’hui, il cultive 130 ha en bio ou en conversion avec son fils Valentin, qui l’a rejoint sur l’exploitation il y a deux ans. En 2017, la luzerne, avec 50 ha, occupe la première place à côté de 30 ha de lentilles, 27 ha d’orge, 16 ha de blé dur et 7 ha de jachère. « Je conserve les parcelles de luzerne seulement quatre ans, car au-delà le rendement chute. Et entre deux luzernes, j’intercale deux années d’autres cultures », précise Jacques.

Jusqu’à présent, il utilisait deux variétés hybrides venues des États-Unis, Hybriforce 2400 et Hybriforce 420, qui associent finesse de tige et taux de protéines élevés, avec un rendement qui se maintient bien en 3e et 4e années. Cette année, il a essayé Rachel, une variété réputée pour son bon taux de protéines.

Pour la fenaison, Jacques a d’abord travaillé avec un prestataire. À l’arrivée de Valentin, il a investi 200 000 € dans deux tracteurs d’occasion de 145 et 190 ch, deux faucheuses conditionneuses de 3,20 m de large, un andaineur à soleils de 8,50 m de large, qui respecte bien les feuilles, et une presse à balles rectangulaires.

« À deux, nous récoltons ainsi rapidement nos luzernes quand c’est le bon moment pour obtenir un foin de qualité, sans avoir à attendre que le prestataire soit disponible. » Pour élargir la gamme à proposer aux éleveurs tout en amortissant le matériel, ils récoltent aussi 250 à 300 ha de pailles de blé et de pois achetés sur pied.

Qualité préservée

Jacques a investi 120 000 € dans un hangar de 2 000 m² pour stocker les balles à l’abri de la pluie. « Je peux ainsi approvisionner mes clients avec une qualité régulière tout au long de l’année. Cela leur évite d’avoir à acheter en une fois tous les volumes dont ils ont besoin ». Pour servir ses clients tout en faisant un assolement, il garde 50 à 60 ha de luzerne sur l’exploitation et complète en achetant sur pied 30 à 40 ha à des voisins.

Cette année, Jacques et Valentin ont semé de l’orge après la luzerne installée sous la rampe d’irrigation. « Il a fallu deux passages croisés de chisel CLC et un labour à 15 cm de profondeur pour casser la masse de racines », note Valentin. Sans avoir à apporter d’azote, ils ont récolté 50 q/ha. « En dérobée, nous avons ensuite implanté du soja semences, pour lequel nous avons trouvé un contrat grâce au Ceta Agro d’Oc », précise Jacques. Ils ont aussi testé les lentilles. « À deux, cela va être plus facile de diversifier les cultures. Nous envisageons d’essayer le maïs-semence », ajoute-t-il.

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